Chavouot: nous sommes tous des convertis!

« Au jour des Prémices, quand vous présenterez à l’Éternel I‘offrande nouvelle, à la fin de vos semaines, il y aura pour vous une convocation sainte : vous ne ferez aucun travail. » (Nombres 28 :26)

Chavouot est célébré le 6ème jour du mois de Sivan. Le nom Chavouot est dérivé du mot chavouah (semaine). En effet, cette fête se déroule 7 semaines après Pessah. (1 semaine de semaine).
Dans la Torah, Chavouot est aussi appelé fête de la moisson ou des prémices (premiers fruits).

Il s’agit de la troisième fête de pèlerinage, cheloch regalim instituée par la Torah¹.
Dans la Torah, Chavouot est aussi appelée Hag haKatsir/fête de la moisson (Exode 23, 16) et Hag haBikourim/fête des prémices (premiers fruits) (Exode 34, 22).

Mais comme souvent, cette fête se voit dotée de deux sens : l’un agricole et l’autre plus spirituel (et sans doute plus tardif si on se place d’un point de vue scientifique et non exclusivement religieux).
Ainsi, c’est dans le Talmud que Chavouot apparaît comme fête du don des Dix Commandements sur le mont Sinaï, c’est pourquoi il porte aussi le nom de Zeman Matan Toratenou/moment du don de notre Torah ou Révélation.

A Chavouot, le Peuple Juif célèbre l’alliance avec Dieu et réaffirme son engagement à l’étude de la Torah et à la pratique des commandements. L’un va avec l’autre !
La réponse du Peuple Juif devant le mont Sinaï, naasse venichma/nous ferons et nous écouterons (Exode 24:7), nous engage à confronter constamment la vie et l’histoire avec les termes de cette alliance.

A la synagogue des offices de Chavouot sont organisés la veille au soir et le matin. La fête se déroule donc sur un seul jour de la veille au soir jusqu’au soir du lendemain. Il s’agit d’un jour chômé.
Dans les synagogues orthodoxes en diaspora, ce jour chômé est redoublé.

La lecture de la Torah pour Chavouot comprend la lecture des Dix Commandements. A notre tour, nous en acceptons les termes !

Depuis la destruction du temple, il n’y a plus de commandement spécifique à Chavouot si ce n’est ceux relatif au chômage les jours de convocations saintes. Toutefois, une série de coutumes marque cette fête.

II est d’usage de décorer son foyer et la synagogue avec des plantes vertes et des fleurs. Cette coutume est liée à la relation entre Chavouot et la moisson (Exode 23:16) qui se déroulait à cette période.

Une des coutumes les plus célèbres de Chavouot est d’étudier la Torah jusqu’à une heure avancée de la nuit. Cette étude est appelée Tikkoun Leil Chavouot/Institution de la nuit de Chavouot. Cette coutume fut établie et développée par Salomon Alkabetz et son cercle de cabalistes au 16eme siècle à Salonique. Alors qu’ils attendaient que Moïse leur transmette la loi, les enfants d’Israël s’étaient endormis. Pour réparer cette faute, nous veillons donc à Chavouot.

Enfin sur les tables à Chavouot, vous verrez beaucoup de mets lactés dont le fameux cheesecake dont sont friands les Achkénazes. Là encore il s’agit d’une coutume. La tradition a vu un rapport entre le lait, essentiel pour le corps, et la Torah, essentielle pour l’esprit (Deutéronome Rabbah 7:3, Cantique des Cantiques Rabbah 1:3).
Chavouot est un soir de fête où il convient de se réunir et de ne laisser personne sur le coté. Dans notre communauté, une nuit d’étude avec un buffet lacté est organisée pour Chavouot afin que chacun puisse venir célébrer la fête et étudier.

Lecture de la Meguilat Ruth/Livre de Ruth

La Meguilat Ruth est lue à Chavouot. Il s’agit du « rouleau de Ruth » , récit que l’on trouve dans les Hagiographes.

L’histoire de Ruth se déroule au temps de la moisson, c’est-à-dire a l’époque de Chavouot.

Ruth est une femme moabite veuve d’un hébreu qui choisit de suivre sa belle-mère et son peuple même après la mort de son mari. Elle incarne la figure du converti par excellence par son comportement et ses mots : « … car partout où tu iras, j’irai ; où tu demeureras, je veux demeurer ; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu » (Ruth 1 :16).
Comme Ruth qui a choisi d’accepter la Torah, à Chavouot nous nous rappelons que nous sommes tous des convertis qui selon la Torah avons fait le choix d’accepter la Torah au mont Sinaï.

La Torah n’est pas l’apanage de ceux qui naissent juifs : une personne non juive peut à tout moment devenir juive et adhérer à ses lois. Preuve de cela, la royauté d’Israël confiée à David et ses héritiers, tous des descendants de Ruth…