Rappeler le nom
des Juifs assassinés

Le Mouvement juif libéral de France et l’Association des fils et filles de déportés de France sont à l’initiative d’une journée pendant laquelle, dans les grandes villes de France, sont rappelés publiquement les noms des 73 000 Juifs arrêtés sur le sol français et assassinés par les nazis, soit un quart de la population juive vivant alors dans l’Hexagone.

Pendant toute cette journée, les noms de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants, exécutés et laissés sans sépulture, sont égrenés un à un par des volontaires, dans l’espace public, pour que leur souvenir perdure, que ces morts assassinés ne soient pas de simples statistiques.

La manifestation, initiée à Paris en 1990, a lieu à Toulouse grâce à l’action de notre communauté, sous l’égide du Conseil Représentatif des Institutions Juives Toulouse-Occitanie.  La lecture des noms se déroule près du Grand Rond, devant le Mémorial de la Shoah.

Denise Epstein, fille de l’écrivain Irène Némirovski, assassinée en 1942, fut une des plus ardentes à rappeler ici la mémoire des disparus, passant la journée à lire les noms, quasiment sans manger, à un âge très avancé. Elle, qui fit publier en 2004 un manuscrit caché de sa mère, « Suite française » au succès retentissant, a tracé la voie pour les générations suivantes.  

La lecture des noms rencontre à Toulouse un écho particulier car c’est à Toulouse que fut commis en 2012 l’assassinat de trois enfants et d’un professeur dans la cour d’une école juive, un meurtre antisémite qui a réveillé bien des traumatismes et incité de nombreux Juifs à quitter Toulouse et parfois la France.