Les fêtes juives
Les fêtes juives qui ponctuent l’année hébraïque sont autant d’occasions de célébrations communautaires, annoncées dans notre calendrier, avec des offices dédiés, célébrés à la synagogue et souvent des repas partagés.
Le calendrier juif commence au début de l’automne avec les fêtes du mois de תִּשְׁרֵי (Tichri). Il commence par , רֹאשׁ הַשָּׁנָה (Roch Hachannah), qui est à la fois un jour de jugement et le nouvel an juif. Cette fête marque le début des 10 “jours redoutables”, période d’introspection. Au terme de ces dix jours arrive יוֹם כִּפּוּר (Yom Kippour) communément appelé “jour du Grand Pardon” et qui rassemble toute la communauté juive autour de la prière, du jeûne et du retour sur soi. Le 15 Tichri (soit seulement 5 jours après Yom Kippour) vient חַג הַסֻּכּוֹת (Souccot), la fête des cabanes, qui dure sept jours. C’est une fête agricole, une des 3 fêtes de pélerinage שלוש רגלים (chaloch regalim). A l’image des Hébreux errants dans le désert après la sortie d’Egypte, nous dînons dans une סוכה (souccah, cabane). Après les 7 jours de souccot un huitième jour clôture le cycle des fêtes de Tichri. Il s’agit de שְּׁמִינִי עֲצֶרֶת et שִׂמְחַת תּוֹרָה (Chemini Atseret et Simhat Torah), fêtées simultanément dans les communautés libérales en diaspora. Nous terminons le cycle de lecture de la Torah, et dans un éternel recommencement, nous reprenons immédiatement la lecture à son début.
Le mois de חֶשְׁוָן (Hechvan) est un mois sans fête. Il est suivi de כִּסְלֵו (Kislev) avec la fête de חֲנֻכָּה (Hanoukah, “inauguration”. Cette fête rabbinique commémore la victoire militaire des Maccabées et la célébration de la ré-inauguration du second Temple. Les rabbins du Talmud y ajouteront une portée miraculeuse avec l’histoire d’une fiole d’huile pure censée éclairer un jour et qui permit d’éclaire le temple pendant 8 jours. Cette fête des lumières tombe à la même période que d’autres fêtes telles que Noël et Diwali et il est devenu courant d’offrir à Hanoukah de petits cadeaux aux enfants tout en leur expliquant la différence avec les autres religions de leurs camarades.
S’en suit le mois de טֵבֵת (Tevet) puis celui de שְׁבָט (Chevat) (entre janvier et début mars). Le 15 Chevat, ou “ט”ו בִּשְׁבָט (Tou BiChevat)“nous célébrons la fête du même nom. Il s’agit du nouvel an des arbres. Cette fête, longtemps délaissée, a été remise au goût du jour : c’est désormais un jour d’étude et d’engagement autour des questions écologiques et juives qui préoccupent de plus en plus nos communautés.
La période de carnaval dans le calendrier grégorien coïncide avec la fête de פּוּרִים (Pourim). Il faut noter que pour les années embolismiques, le mois d’Adar est doublé et nous célébrons Pourim le 14 Adar II. Cette fête commémore les événements que nous lisons dans la מְגִלַּת אֶסְתֵּר (Meguilat Esther). L’histoire se déroule en Perse et raconte un retournement de situation miraculeux pour le peuple juif. Esther, orpheline juive, devint reine de Perse. Le Grand Vizir Haman qui voulait tuer tous les Juifs du royaume finit pendu à la place du héros juif Mardochée. A pourim les juifs doivent s’acquitter de quatre mistvots (commandements) :
- la lecture publique du livre d’Esther,
- l’échange de cadeaux comestibles,
- la donation aux démunis,
- la tenue d’un banquet.
Depuis le moyen âge, les juifs ont adopté la coutume de se déguiser le jour de Pourim
Au printemps arrive l’une des fêtes les plus marquantes du calendrier hébraique : פֶּסַח (Pessah). Cette fête de pèlerinage a lieu au printemps le 15 נִיסָן (Nissan). Lors du repas du Seder de Pessah nous nous souvenons de la sortie d’Egypte. En mémoire de la fuite précipitée des Hébreux qui n’avaient pas eu le temps de faire lever du pain, nous mangeons de la מַצָּה (matzah, pain azyme) et nous nous abstenons de consommer, de posséder, ou même de tirer profit du Hametz, (fermentation de 5 céréales), pendant une semaine.
Quelques semaines plus tard arrive le 27 Nissan, יום השואה (Yom Hashoah). Ce jour a été fixé par la הַכְּנֶסֶת (Knesset) en 1951, après la création de l’État d’Israël, afin de se souvenir de toutes les victimes juives du nazisme lors de la Seconde Guerre mondiale. En France, depuis 1991, nous lisons les noms des 76 000 victimes juives françaises. Cette cérémonie se clôture, en présence des autorités civiles et religieuses, par la prière אֵל מָלֵא רַחֲמִים (El Malé Rahamim), prière aschkénaze pour l’élévation des âmes des défunts.
Le 6 סִיוָן (Sivan, début de l’été) nous fêtons la fête de שָׁבוּעוֹת (Chavouot). Littéralement traduite par “semaines”, cette troisième fête de pèlerinage est célébrée 7 semaines après Pessah. Il s’agit d’une fête agricole qui, selon la tradition rabbinique, célèbre aussi le don de la Torah, la loi juive. Nous lisons la מְגִלַּת רוּת (Meguilat Ruth), histoire d’une veuve moabite qui décide de suivre sa belle-mère et de se convertir.
Vient vers le milieu de l’été le jeûne du 9 Av, תִּשְׁעָה בְּאָב (Tich’ah Beav), commémorant la destruction des deux temples. Jeûne dit “mineur” il a suffisamment d’importance pour être observé dans beaucoup de communautés libérales. Après cela, vient toute la préparation des grandes fêtes de Tichri durant le mois suivant: אֱלוּל (Eloul).