Roch Hachanah,
le nouvel an juif
Roch Hachanah est connu comme le nouvel an juif. Cette appellation ne figure pas dans la Torah et apparaît dans la Michnah¹.
Dans le pentateuque, ce jour est désigné comme « jour de la sonnerie » Yom Terouah ou « jour du souvenir de la sonnerie » Zikhon Terouah. Le rite principal de cette fête solennelle est la sonnerie du choffar, corne de bélier dans laquelle on souffle sur différents rythmes pour inviter l’assemblée au repentir et à l’introspection.
Selon la tradition, Roch Hachanah est donc un jour de jugement où le peuple d’Israël dans son ensemble est jugé par Dieu. Mais ce jugement n’est scellé que dix jours plus tard à Yom Kippour. Le son du choffar vient donc ainsi réveiller nos consciences.
Dès le mois d’Eloul, le mois précèdent celui de Tichri dans le calendrier hébraïque, des selihots, prières de pénitences sont lues pour se préparer à ce jugement. Durant tout ce mois, nous sommes invités à faire le point sur nos actes, à nous repentir vis-à-vis de Dieu, mais aussi à nous excuser auprès de celles ou ceux que nous avons pu offenser.
Dans la Michnah Roch Hachanah, un second aspect de la fête apparaît, celui qui vaut à la fête son nom : Roch signifie la tête. Hachanah : l’année. Roch Hachanah est le nouvel an. Alors que dans la Bible, le compte des mois se fait à partir de Nissan (qui correspond au printemps et à la fête de Pessah), pour la tradition rabbinique l’année démarre en fait par le mois de Tichri, le mois de Roch Hachanah.
Bien que désigné comme un seul jour dans le pentateuque, cette fête est aussi décrite comme un jour long. Dès lors, Roch Hachanah s’étend, en terre d’Israël comme en Diaspora, sur 2 jours.
Ces deux jours sont chômés.
A l’occasion de cette fête, on interrompt le cycle classique de la lecture de la Torah pour lire deux épisodes particuliers portants sur la naissance et la ligature d’Isaac.
Lors de l’office supplémentaire du Moussaf (office additionnel après l’office du matin), on ajoute à la prière de la Amidah, trois groupes de dix versets : un groupe est relatif à la royauté de Dieu (Malkhouyot), le second au souvenir de son alliance avec Israël (Zikhronot) et le dernier est relatif la sonnerie du choffar (choffarot).
Plusieurs coutumes sont associées à la fête de Roch Hachanah. C’est le cas du rituel de Tachlikh qui consiste à se rendre au bord d’un cours d’eau pour littéralement jeter ses fautes. Symboliquement, nous nous débarrassons de quelques miettes dans nos poches que nous jetons à l’eau en signe de repentance.
Une autre coutume, s’est développée tout d’abord dans le monde séfarade avant de se généraliser : lors des repas du soir de Roch Hachanah nous mangeons une série de mets, chacun étant porteur de symbole. Ainsi en mangeant une grenade, nous prions pour que nos bonnes actions de l’année à venir soient aussi nombreuses que ses grains. Nous trempons de la pomme dans du miel, pour que l’année qui vienne soit douce etc…C’est le seder de Roch Hachanah.
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10 jours séparent Roch Hachanah et Kippour, ils sont appelés asseret yeme techouvah ; les 10 jours de repentir. Nous sommes incités à faire ce repentir à travers trois actions : la téfilah (prière), la tsedakah (justice) et la techouvah (le retour sur soi).
1. Michnah : littéralement « répétition ». il s’agit du premier grand recueil écrit des traditions orales juives. Première œuvre majeure de la littérature rabbinique, la Michnah a été compilée par Juda Hanassi (en français Juda le Prince) entre la fin du IIe siècle et le début du IIIe siècle de notre ère.