Tou Bichevat :
Exalter les fruits de la nature

Il s’agit du Nouvel an des arbres qui fut fixé au 15 Chevat. Le chiffre 15 s’écrivant en hébreu avec les lettres טו qui se prononce « Tou » ; Tou Bi Chevat est donc le 15 du mois de Chevat.

Cette fête n’apparaît pas dans la Bible mais l’existence d’un nouvel an des arbres est mentionné dans la Michnah Roch Hachanah. Ce nouvel an des arbres correspond, à l’époque du temple à la date limite pour fixer le montant de la dîme sur les arbres fruitiers.
Le mois de Chevat marquait la fin de l’hiver et le renouveau de la nature. Toutefois Hillel et Chamaï n’étaient pas du même avis quand il fut question de fixer une date précise. Chamaï voulait le 1er du mois, Hillel préférait le 15. Les rabbins s’alignèrent sur Hillel.

Après la destruction du second temple, cette fête aurait pu disparaître car les lois de la dîme ne s’appliquaient plus en l’absence de temple et hors d’Israël. Néanmoins, les Juifs continuèrent à marquer ce jour dans les pays où ils vivaient en signe d’attachement à la terre d’Israël.

Considéré comme un jour de fête « mineur » du calendrier juif, Tou Bichevat est un jour de réjouissance où les rabbins ont interdit de jeûner par exemple.

Au XVème siècle, les mystiques de Safed accompagnèrent ce rendez-vous de nouveaux rituels. Ainsi Rabbi Isaac Louria instaura un seder, un repas consistant à manger dans un certain ordre des fruits d’Israël parmi lesquels les sept fruits provenant d’Israël cités dans la Bible :
BLÉ : חיטה
ORGE : שעורה
fruits de la vigne :גפן
FIGUE : תאנה
GRENADE : רימון
OLIVE : זית
DATTE: תמר.

En écho au seder de Pessah ce seder de Tou Bichevat inclut aussi de boire quatre coupes de vin.
Depuis la renaissance de l’état d’Israël, une autre coutume est de planter ou d’y faire planter des arbres.

Après être tombé en désuétude, le seder lourianique de Tou bichevat est de nouveau pratiqué dans de nombreuses communautés. Ces dernières décennies, la fête est aussi devenue le jour où il convient de se pencher sur nos devoirs envers la planète.
De nombreuses communautés ont désormais pris l’habitude de profiter de Tou Bichevat pour organiser des études autour des enjeux écologiques.

La Torah a une dimension verte que l’on a trop souvent oubliée.

Il est interdit de détruire des arbres fruitiers par exemple même dans un contexte de guerre :
« Si tu es arrêté longtemps au siège d’une ville que tu attaques pour t’en rendre maître, tu ne dois cependant pas en détruire les arbres en portant sur eux la cognée: ce sont eux qui te nourrissent, tu ne dois pas les abattre. Oui, l’arbre du champ c’est l’homme même, tu l’épargneras dans les travaux du siège » ( Deut. 20 :19).