La confirmation de judéité
Pour une meilleure inclusion des enfants de père juif
Le Judaïsme Libéral, dès le congrès de Breslau en 1846 ouvrait la possibilité d’une transmission patrilinéaire du judaïsme, s’éloignant ainsi de la lecture la plus commune de la Halakhah.
Dès lors, pendant des décennies, une grande partie des enfants patrilinéaires ont été considérés comme juifs au même titre que les enfants de mère juive. Plus tard, se développa l’idée que la Bar/Bat Mitsvah de ces enfants patrilinéaires faisaient office de confirmation de judéité.
Cette position très ouverte du Judaïsme Libéral n’a pour autant jamais fait l’unanimité parmi les rabbins progressistes. Une autre voie permettant à la fois l’inclusion et une approche plus halakhique s’est donc développée dans le monde libéral ces dernières décennies : celle de la confirmation de judéité.
Pour permettre à l’enfant d’être reconnu comme juif par un spectre plus large du judaïsme progressiste, nous faisons le choix désormais de présenter devant un Beit Din tous les enfants patrilinéaires quelques mois avant leur Bar/Bat Mitsvah. L’enfant ensuite s’immerge au mikveh.
Les étapes rituelles sont donc similaires à celles de la conversion (Beit Din, mikveh) mais c’est dans le regard du Beit Din et ses critères d’appréciation que les choses changent. Un enfant de père juif a pour nous une présomption de judéité évidente et les rabbins n’ont donc pas à questionner outre mesure sa démarche mais recueillent sa volonté de voir son identité ressentie confirmée par les outils de la Halakhah.
Les enfants de père juif sont donc inscrits comme tous les autres au Talmud Torah. L’inscription au Talmud Torah et l’assiduité est un élément décisif dans la reconnaissance de la judéité par le Beth Din.
Enfin, la confirmation de judéité implique l’accord de tous les parents disposant de l’autorité parentale, y compris donc du parent non juif. Les parents confirmeront aussi devant le Beit Din que leur enfant a bien été éduqué dans le judaïsme, à l’exclusion de toute autre religion.
Je suis un adulte de père juif et je n’ai pas reçu d’éducation juive, que dois je faire ?
Le Beit Din prendra bien sûr en compte le fait que vous êtes de père juif mais il vous faut vous former et acquérir les connaissances qu’on est en droit d’attendre d’un adulte juif. Pour cela, nous vous proposons de suivre le parcours d’initiation au judaïsme pendant deux ans (voir rubrique sur la conversion). Vous devrez en outre montrer que votre attachement au judaïsme est concret en fréquentant nos offices régulièrement et en mettant en place un minimum de pratique à la maison.
En demandant de confirmer votre identité juive, vous vous engagez à ce que les enfants que vous pourriez avoir dans le futur soient élevés dans le judaïsme.
Autant que possible, si vous avez de jeunes enfants nés avant votre confirmation, nous vous incitons fortement à demander également leur régularisation afin que le Judaïsme puisse se vivre en famille !
Le Judaïsme Libéral face aux couples mixtes
Si notre tradition se fonde sur le mariage endogame, nous juifs progressistes, sommes soucieux de répondre aux problématiques des Juifs de notre génération et prenons acte qu’une part croissante des Juifs de France vit en couple exogame. Il est donc important de faire en sorte que ces familles trouvent toute leur place dans notre synagogue.
Les couples mixtes sont les bienvenus dans la vie de nos communautés. Les parents, juifs et non juifs, ont tous deux leur place à la synagogue et aux cérémonies du cycle de la vie (nominations, Bar ou Bat Mitsvah…). A l’occasion d’une Brit Milah, d’une nomination ou d’une Bar/Bat Mitsvah, honneur est rendu au parent non juif qui a donné son accord à l’inclusion de son enfant dans le Judaïsme.
En revanche, nous ne célébrons pas de mariage mixte. Un mariage juif repose sur un contrat qui ne peut être souscrit que par deux personnes soumises à la loi juive (voir rubrique mariage)