En souvenir de notre errance :
Souccot, la fête des cabanes

« Le quinzième jour du septième mois aura lieu la Fête des Cabanes, durant sept jours, en l’honneur de l’Eternel » Lévitique 23, 34

Au revoir Kippour, bonjour Souccot, la fête des Cabanes. Nous voici prêts à commémorer la vie précaire de nos ancêtres lors des 40 années passées dans le désert du Sinaï juste après leur sortie d’Egypte.

Souccot commence le quinzième jour du septième mois, celui de Tichri et dure 7 jours.
Dans la Torah, il s’agit avant tout d’une fête agricole.
Souccot est la fête agricole de l’automne. Elle est appelée Hag Haassif/fête de la récolte (Exode 23 :16-34 :22). A l’époque biblique son importance était telle qu’elle était même appelée haHag/la fête (1 Rois 8 :2).

Souccot vient aussi nous rappeler la marche de nos ancêtres dans le désert vers la terre d’Israël. La Torah identifie la Souccah/cabane avec les demeures temporaires des Israélites pendant ce voyage dans le désert (Lévitique 23,42) d’où le nom de Souccot : Hag haSouccot/Fête des Cabanes.

Souccot appartient au groupe des trois fêtes de pèlerinage¹ (Chaloch Régalim).
Si toutes les fêtes de pèlerinage sont des moments de réjouissance, l’atmosphère de cette fête est particulièrement joyeuse. La réjouissance est un élément essentiel lié à Souccot (Lévitique 23:40 et Deutéronome 16:14).
C’est pourquoi Souccot est appelé Zeman Simhaténou/Moment de notre joie.
Alors que nous nous réjouissons, la structure temporaire et fragile de la Souccah nous rappelle la fragilité de la vie.

Les principales mitsvot (commandements) de Souccot

La fête de Souccot a plusieurs mitsvot (commandements).

  1. La Souccah
    Pendant toute la période de Souccot, les Juifs sont tenus de manger sous la Souccah. Dans les pays où le climat le permet les plus observants ont même l’habitude d’y dormir. Il s’agit d’une cabane éphémère dont le toit en branchages laisse entrevoir le ciel et nous rappelle la précarité de l’être humain dans ce monde.
  2. Le loulav : le bouquet de 4 espèces végétales
    Tous les jours de Souccot, hormis le Chabbat, nous prions avec un bouquet particulier appelé « loulav » (littéralement il s’agit de la branche de palmier-dattier mais le nom ici désigne l’ensemble du bouquet).

Il s’agit d’un bouquet composé de 4 espèces :
Une branche de palmier (loulav), deux de saule (aravot), un minimum de trois branches de myrte (hadassim) et un cédrat (étrog).
On maintient les branchages et l’étrog ensemble et ils sont agités aux quatre points cardinaux lors de la prière. Beaucoup de symboles ont été associés à ces réunions des quatre espèces. La parabole la plus connue est sans doute celle du Midrach Vayikrah Rabbah qui compare ces 4 espèces aux quatre types de juifs :
La branche de palmier a du goût mais pas de parfum, elle représente ceux qui connaissent la Torah, mais ne l’appliquent pas, les rameaux de myrte ont le parfum mais pas le goût. Ils représentent ceux qui font des bonnes actions mais à qui manque la connaissance. Les branches de saule sans goût ni senteur représentent ceux qui n’ont ni Torah ni bonnes actions.

Dans le judaïsme orthodoxe seuls les hommes sont soumis au commandement du Loulav. Nous sommes une communauté égalitaire, aussi chez nous, les hommes comme les femmes peuvent prier avec un loulav !

Le premier et dernier jour de Souccot sont des jours chômés. Les juifs orthodoxes doublent ces jours chômés lorsqu’ils vivent en diaspora. En Israël et dans les communautés libérales ce n’est pas le cas.


1. Les trois fêtes de pèlerinage sont instituées par la Torah : il s’agit de Pessah, Chavouot et Souccot. Il s’agissait des fêtes où tous les juifs convergeaient vers le Temple à Jérusalem pour y faire des offrandes. Depuis 70 de notre ère, il n’y a plus de Temple mais tous les autres commandements attachés à ces fêtes continuent d’être observés.