Yom Kippour

Yom Kippour (hébreu : יום הכיפורים Yom HaKippourim « le jour des propitiations »), également appelé par le grand public « Grand Pardon », est un rendez majeur du calendrier juif.
Observé le dixième jour du mois de Tichri, en terre d’Israël comme en diaspora, le jour représente la culmination d’une période pénitentielle de dix jours.
Il a lieu, selon les années, en septembre ou en octobre dans le calendrier grégorien.

La nature et la date de cette convocation sainte apparaît dans la Torah.

Dans le Lévitique, ce jour est présenté comme le « Chabbat des Chabbats », un jour où il convient aussi de « mortifier son âme ».
La loi orale précise cette injonction. Yom Kippour est caractérisé par un jeûne de 25 heures (de la veille au soir au lendemain soir). L’expression « se mortifier » est explicitée dans le Talmud à travers une liste d’interdictions : se mortifier c’est ne pas manger et boire mais aussi ne pas se laver, ne pas s’oindre d’huile ou de crème, ne pas porter des chaussures de cuir ou encore ne pas avoir des rapports sexuels pendant toute la durée de Yom Kippour.

Il s’agit aussi d’un jour totalement chômé.

Tout juif ou juive ayant atteint l’âge de la majorité religieuse (13 ans) est soumis à ce commandement. Il est néanmoins permis aux malades de prendre leurs médicaments vitaux voire même de ne pas jeûner si leur médecin estime que cela présente un risque sérieux pour leur santé.

Pendant les 10 jours précédents et particulièrement le soir de Kippour, chacun essaie de s’excuser auprès de celles et ceux qu’il a pu offenser. En effet, seules les fautes commises envers Dieu peuvent être pardonnées par la prière, les fautes commises envers les autres, elles, doivent donner lieu à des excuses en bonne et due forme.

Alors que tous les autres jours de l’année, on ne porte pas le Talit, châle de prière, le soir, exceptionnellement on le revêt pendant toute la durée de Kippour. Il existe également une coutume de s’habiller en blanc le jour de Kippour pour accentuer notre volonté de présenter un cœur pur.

La liturgie de Kippour

Cinq offices de prière viennent ponctuer les 25 heures de Yom Kippour. A la synagogue, c’est le jour de l’année où on enregistre la plus forte affluence. Juifs observants ou non, croyants ou non, convergent vers les synagogues ce jour-là.
Dans le vocabulaire populaire, on surnomme d’ailleurs les juifs très peu pratiquants « Juifs de Kippour » pour dire qu’ils ne vont à la synagogue qu’une fois par an.

Le premier office de Kippour celui de la veille au soir à l’ouverture du jeûne se nomme Kol Nidré, du nom d’une prière où le juif demande l’annulation de vœux faits trop légèrement, sans prendre conscience de son engagement et qu’il n’a pu honorer. Cette prière fut l’objet de nombreuses polémiques chez les rabbins qui trouvaient contre productif d’offrir une telle porte de sortie à ceux qui avaient eu la parole légère mais son importance dans le cœur des fidèles est telle qu’elle est restée une pièce maîtresse de la liturgie de ce jour.

Parmi les textes bibliques lus lors de Yom Kippour, on notera particulièrement la Haftarah¹ extraite du livre de Jonas qui reprend les paroles de repentir des habitants de ville de Ninive.

A la fin de la journée de prières, quelques heures avant la fin de Kippour se déroule deux offices particulièrement suivis :
L’office de Yizkor nous permet de rappeler la mémoire des défunts qui nous ont quitté dans l’année. Après la Seconde Guerre mondiale, l’habitude a été prise d’y ajouter la mémoire de toutes les victimes du nazisme.
L’office de Neilah lui clôture cette longue journée de prière. Il commence à l’approche du crépuscule. Dans nos communautés la Neilah s’ouvre sur un air enjoué de la tradition séfarade. Pourquoi se réjouir alors même que notre jugement va être scellé ? Car nous sommes heureux d’avoir encore une occasion de nous repentir et donc de plaider notre cause !
A l’issue de la Neilah, l’officiant sonne du choffar, comme un ultime appel à se ressaisir.
Venez nous rejoindre pour nos offices de Yom Kippour en réservant vos places à l’avance !

Dès le jeûne achevé, souvent le lendemain, il est de coutume de commencer la construction de la cabane, prescription rituelle de la fête qui suit : Souccot.


1. Extrait biblique tiré d’un des livres des Prophètes et qui est lu en complément de la péricope lue dans les rouleaux de la Torah (Pentateuque).